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Thu. 6 Sep. – Chandigarh

Entre le Rajasthan et les montagnes, on a dû insérer dans notre plan de route une halte imprévue à Chandigarh, pour la raison que la procédure d’obtention de notre visa australien requiert un test tuberculose pour Shikha aussi (on s’en serait pas douté, tiens. On a fait le mien une semaine plus tôt à Ahmedabad… s’ils nous avaient organisé le test pour nous deux d’un coup, ç’aurait été un rien plus simple, mais on aurait du coup raté cette ville un peu surprenante), et que Chandigarh est la ville où ça se fait qui créait le moindre détour.

Un grand boulevard dégagé, avec piste cyclable séparée, arbres et route impeccable. Ca n’est pas l’Inde qu’on connaît.

La première impression à notre arrivée à Chandigarh (passé la nuée de rickshaw wallas qui nous tombe dessus à la sortie de la gare) est qu’on n’est pas dans une ville en Inde.

En général, la rue de la gare grouille d’activité, et dans un nuage de poussière et de bruit permanent s’affairent vendeurs, voyageurs, crieurs, livreurs, porteurs et des tas d’autres. Ici, l’impression est plus celle de la sortie d’un aéroport: c’est propre, vert, calme, un grand boulevard et pas de trafic. Des arbres de part et d’autre. Pas de nuage de poussière, ni d’activité fourmillante.

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La ville et son découpage orthogonal, vus du ciel (enfin, en papier-mâché sur un mur).

Chandigarh est sortie de terre au milieu de rien en 1950, selon les plans de Albert Mayer & Matthew Nowicki, puis Le Corbusier. Les principes directeurs étaient d’intégrer dans la ville les fonctions d’habiter, travailler, se déplacer, se détendre et cultiver son corps et son esprit de manière harmonieuse.

Le résultat est une ville planifiée, découpée en quartiers réguliers qui sont aussi autonomes que possible (incluent habitations, commerces de proximité et espaces verts), séparés par de larges artères qui concentrent le trafic hors des zones d’habitation.

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L’architecture est d’époque (les années 50-60, donc): cubes de béton et briques, qu’on peut aimer ou non (pour ma part, ça me rappelle un peu Louvain-la-Neuve, et je trouve ça pas laid).

La grand place, un espace piétonnier avec commerces et services, où l’on peut se traîner au soleil ou à l’ombre sans se faire klaxonner dessus à tout bout de champ.

Le siège administratif du Punjab, dans le plus pur style béton-grandiloquent. Le bâtiment est gardé par toute une garnison de militaires et il faut montrer patte-blanche (et force permis etc.) pour arriver jusqu’ici.

L’Inde n’est probablement pas le pays auquel on pense en premier devant cette rue commerçante piétonne calme, propre et presque déserte…

Le résultat est pour le moins surprenant, et met la ville à la marge de toutes les autres villes indiennes: c’est une ville agréable, peu polluée et propre, où l’on peut se promener au parfum de l’herbe fraîchement coupée et au son des oiseaux sur des trottoirs en bon état libres de trafic automobile et il y a toujours un parc à portée de jambes où l’on peut aller s’étendre dans l’herbe en famille ou en amoureux et profiter de la vie et du soleil. Il y a une rivière et un lac qui contiennent de l’eau qui sent bon l’eau douce, et les machins qui flottent sont des cannetons.

A l’inverse, forcément, il n’y a aucune ruine, palace ou fort, ce qui en fait une ville très peu touristique, ce qui est probablement pas plus mal en fait.

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Mais la ville comporte son lot de lieux récréatifs ou culturels, par exemple un musée sur elle-même, un joli lac avec montagnes en arrière plan, promenade et échoppes à samosas et jus de canne à sucre, et aussi le surprenant Rock Garden, un jardin tortueux décalé, peuplé de créatures faites de matériel recyclé par un artiste créatif, Nek Chand.

Au cœur du musée d’art moderne, le gouvernement débat…

… Mais la population reste de marbre.

 
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Publié par le 06/09/2012 dans Uncategorized

 

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